23 févr. 2013

NON À LA CONDAMNATION FINALE!

Il y a plusieurs années, avant d'avoir un quelconque diagnostique,  un psychologue de l'école m'a lancé:" Votre fils est un tueur en série potentiel, un futur psychopathe! Il n'y a rien à faire". Je me souviens encore très bien de la chaleur qui a infiltré mon coeur, de ma colère d'une telle affirmation; de mes poings qui se sont serrés et du cri  dans ma tête: " VOUS FAITES ERREUR!"

Mon fils de 6 ans? psychopathe? Tueur en....  
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Oui, c'est vrai. Il n'avait alors aucune habilité sociale. C'était évident. Il poussait, mordait, criait, faisait des jambettes, insultait! Oui, il était agressif avec ses pairs. Plusieurs camarades de classes se sont retrouvés le nez en sang par ses coups. Il a tordu le poignet d'une éducatrice qui tentait de le maitriser. Oui, il n'avait pas d'empathie! Oui! il a deja lancé un chaton de quelques semaines sur un mur de la pièce comme une balle que l'on fait rebondir... pendant des semaines!

Mais non. NON!!!! Cet avenir ne pouvait pas faire partie des possibilités de celui de mon fils. Je ne pouvais  que ressentir cette vérité et non l'affirmer puisque je ne connaissais que l'image hollywoodienne du psychopathe, que mon fils n'avait alors pas de diagnostique et qu'il allait de plus en plus mal.  Pourtant, j'en avait la certitude.

Si, dans les années précédentes, j'avais lu sur mille et une problématiques, et que j'en avais éliminé bon nombre (!),  Cette fois la, c est à l'observation que je me suis plongée. Et j'ai noté... pour conclure par moi-même que mon fils n'avait pas le profil d'un psychopathe et ce, malgré qu'il est agit avec trouble de conduite pendant un certain temps... malgré qu'un professionnel l'est formulé en diagnostique officiel... Malgré qu'on n'en guérisse pas. Quelques mois plus tard (2007), après avoir passé par le "burn-out"  typique, je cessais de travailler pour me consacrer aux mieux être et à l'évolution de mes enfants.

Aujourd'hui, à presque 12 ans, Thomas démontre de l’empathie. Elle est étrange, certes, mais elle est bien présente. Il a des regrets sincères. Il  gère de mieux en mieux sa colère et exprime verbalement de plus en plus ses émotions. Il utilise les moyens acquis pour se défouler. Il est un enfant joyeux et bien dans sa peau.  Il n'a plus grand chose en commun avec le gamin non diagnostiqué de ses 6 ans.

Cette semaine, dans l'un de mes cours universitaires ( he oui! je suis retournée aux études!), nous avons survolé la personnalité du psychopathe. Ce qu'il est en tant qu'adulte... le comportement qu'il a probablement eu en tant qu'enfant... Et j'ai posé  la question ( Oui. je sais! j'ai parfois des tendances masochiste!) : "Un psychopathe avait-il un trouble de conduite en tant qu’enfant?"  "Oui, a-t-il répondu.  Mais..." Mais quoi!

Si tous les psychopathes avaient effectivement un trouble de conduite en tant qu'enfant, les enfants présentant un trouble de conduite ne deviennent pas systématiquement un psychopathe. Ce qui fera la différence est le milieu social et familiale. Son éducation parentale peut fait la différence. LE PARENT PEUT FAIRE LA DIFFÉRENCE! Haaaaaaaaaa......

Entre le bâtiment et ma voiture, j'ai pleuré. De joie, de soulagement, de victoire...

Même si j'ai toujours cru que nous pouvions améliorer les choses, qu'elle que soit cette amélioration!  - il n'y a jamais rien de jouer d'avance! -  un spécialiste, criminaliste de surcroit ! (mon prof est psychologue criminel - "Profiler" ) vient de me le confirmer. Il a chassé, d'un simple "MAIS", la tension cachée avec laquelle je vivais depuis 7 ans!

1 an après cette épisode avec le psychologue de l'école, Thomas recevait le diagnostique d'autisme et de TDAH. Et ceci a expliqué cela. Mes visions de simple mère se sont confirmés. Thomas n'a jamais été volontairement cruel; il n'a jamais planifié ses dires, ses actions. En fait, il n'agissait pas - n'agit pas! avec violence.: IL RÉAGIT! À l'époque, on le traitait comme un trouble de comportement. On le cassait ou tentait de le casser, l'intégrer à tout prix! Les épisodes du chat ont suivit le départ de son père et de son frère et se sont superposées à celles d'automutilation. Il avait 2 1/2 ans! Aujourd'hui, tout cela est explicable...

En tant que parent, il m'arrive parfois de douter de mon  impact positif sur mes enfants. Nous nous rendons responsable de leurs tords, mais rarement de leur bien-être.  En 2006, monoparentale,  j'ai eu peur de prendre une décisions qui nous mettait dans une situation dite" socialement difficile".. Je me suis retrouvée épuisée, à manqué mes tâches au travail ET a la maison, les deux étant incompatibles. Pourtant, quand on y pense, une réduction de nos responsabilités produit souvent l'effet contraire:  la tension baisse, la compréhension augmente, comme les petits bonheurs et la fierté des uns et des autres...  Pour moi, et chez moi, c'est définitivement ce que ça a fait. :-)  Au diable les vacances, la belle voiture, le chalet! Les chips et les gâteries!Et cette semaine, on m'a un peu dit que le prix a payer pour cette décision n'est rien, absolument rien! en comparaison avec ce qu'elle a comme potentiel positif. Je ne saurai probablement jamais l'impact réelle de cette décision. Je n'ai pas besoin de cette certitude. Le soupçon me comble amplement!

Cette simple déclaration d'un drôle de prof a effacé la culpabilité du choix d'une vie simple et basique. Elle m'a fait un bien fou.... Il y a parfois de ces gens qui ont, bien à leur issue, un impact majeur sur nos vies. :-) Merci! MERCI! Monsieur le Prof! je sais bien qu,on ne doit pas se servir du cour comme thérapie personnelle! Et je vous jure que là n'est pas le premier de mes objectifs! Je vous pris donc en avance d'excuser toutes mes questions futures! Juste au cas ou! ;-)

Photo: Décembre 2012. Antoine et Thomas

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